Un souffle froid, caresse vive de ce vent froid, l’automne amène
peu à peu l’hiver. Morne matin, peu de monde dans les rues. Seule, dans le ciel
bleu pale, une feuille plus résistante que les autres continue de vibrer, seul témoin
que la vie fut et sera. Seulement pour l’instant tout sommeil dans l’attente de
meilleurs jours avec lesquels reviennent chaleur et bonheur. Quelques cheminées
dégagent de longues traînées blanches perturbatrices mais tout aussi
silencieuses dans ce tableau… Une porte, une battisse, peut être abandonnée, écrin
d’un rêve passé…le temps, éternel meurtrier de ces instants inhabituels. La
porte tourne sur ses gonds, profitant de la brèche le triste spectre s’engouffre.
Souvenirs, nostalgie, mélancolie tristes sentiments qui témoigne d’un bonheur
vécue. Peu de chose de changé mais c’était déjà trop, rien ne servais d’aller
plus loin, puisque se dessein ne lui appartenait point. Enigmatique retour,
étrange réapparition…peut être pour mieux sombrer dans l’oublie ou prémices d’un nouveau réveil. S’accrochant malgré lui,
comme cette feuille battue par le vent hivernal…La porte claque, courant d’air,
comme un frisson. Dans le silence de ce jour rien ne vint plus le froisser. Seul
témoin, ces traces de pas sur le sol encore humide de la gelée matinale…